© Carole Bergh, 2016

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Désillusion

 

Le cœur brisé sur les récifs de l’oubli

Frêle esquif ballotté par le doute et la peur

Guidé par l’éclat fugace d’espoirs indécis

Sitôt remplacé par une nuit sans lueurs

Perdu dans les brumes épaisses d’une cité spectrale

Hanté par les fantômes des quêtes inachevées

Condamné à errer à la recherche d’un idéal

 

Je suis le récit des bonheurs enfuis ou demeurés illusoires

la carte des chemins empruntés et restés sans issue

Les histoires inachevées et les propos dérisoires

Un livre offert attendant d’être enfin lu

 

Arrivé au crépuscule de la vie, que restera-t-il ?


Imagination

 

Tel le pygargue majestueux porté par les courants

Je m’envole au gré de songes irrationnels

Dans le ciel embrumé de mon esprit fantasque

À travers les nuages des formes se révèlent

Créatures mystérieuses qui m’entrainent dans leur univers

Rivages chaotiques où les idées se brisent

Pensées vagabondes errant par delà les limbes

Emportées par une onde qui transcende les limites

Alors apparaît un monde où rien n’est impossible

Je suis l’arbre qui rejoint le ciel, le flot qui gronde et bouleverse

Le vent qui emprisonne, le feu qui se cherche

Un loup aux aguets tous les sens en alertent

Un aigle prêt à fondre sur sa proie

Je suis la terre et le ciel, l’eau et l’air, le roc et la poussière

Je suis la vie et la mort, l’amour et la haine, tout et son contraire


Le temps

 

Vois ce tourbillon qui t’entraîne

Te bouscule et te malmène

Poursuite effrénée qui jamais ne cesse

Faite d’espoir, d’illusion, de promesse

 

Poussière d’infini glissant entre tes doigts

D’hier à demain, elle se moque de toi

Tu voudrais la saisir, l’apprivoiser

Mais elle fuit toujours hors de portée

 

Silice dorée qui lentement s’écoule

Indifférente aux mouvements de la houle

Aux étoiles filantes se mourant dans l’oubli

À l’éclat fugace qui sitôt s’évanouit

 

Cesse ta course folle toi qui veux exister

Laisse filer le temps et son lot de regrets

Même en te hâtant tu ne pourras le rattraper

Capture le présent et laisse-le t’emporter


Plénitude

 

Sois le vent qui chasse les nuages

La brise qui gonfle les voiles

La tempête qui repousse les ténèbres

Sois la lueur dans l’obscurité

Le soleil qui éclaire le chemin

Le brasier purificateur, le feu de joie

Sois une palette de couleur

Un arc-en-ciel éblouissant

Que tous s’émerveillent en te regardant

Sois l’enfant qui vient de naître

Le vieillard prêt à disparaître

Le mendiant, le baroudeur, le poète

Sois l’oiseau porté par les courants

Le chaton qui s’endort en ronronnant

L’étalon lancé au grand galop

Sois les notes d’un air entrainant

Une danse endiablée, une douce ballade

Une symphonie, un requiem, un opéra

Sois une pensée, un poème, une ode

Une épopée, une galéjade, une pantomime

Des mots qui chantent et qui transportent

Sois tout et rien à la fois

Le grain de sable, la goutte d’eau, la poussière

Le néant d’où naîtra l’univers


Extase

 

Rêveuse et impatiente, je l’attends

Je sens ses bras qui m’enlacent tendrement

Frissons exquis que tout mon être appelle

Douce chaleur qui crescendo m’envahit

Abandon à ce bonheur tant désiré

Je m’ouvre et en mon temple je l’invite

Pour, ensembles, partager cette extase

Moment sublime où plus rien n’existe

Ivresse de deux corps qui s’unissent

Pour s’élever vers des cieux infinis

Fusion de deux êtres qui se sont retrouvés

Vibrant à l’unisson de l’amour céleste

Recherche d’un absolu que nous avons perdu

Et que durant ces merveilleux instants

Nous avons le sentiment de retrouver


Amour impossible

 

Un jour, une douce vision l’interpelle

Un attrait qui tout de suite l’appelle

Et il ne peut la laisser s’échapper

Au risque de le regretter à jamais

 

Une rencontre, un émoi, il est troublé

Le cœur s’affole et se met à vibrer

Espérant qu’autre chose puisse exister

Mais à contrecœur, il doit renoncer

 

Destin cruel qui les a rapprochés

Les entrainant sur des chemins opposés

Retrouvailles et cœur qui hélas s’égare

Amour, amitié, un gouffre les sépare

 

Vérité reniée, rêves irraisonnés

Envie d’étreintes, d’extase et d’union

Désir de vivre simplement sans question

Sentiments impossibles à oublier

 

Il aimerait la serrer dans ses bras

Découvrir son corps, s’oublier en elle

Mais il ne trouve qu’une amitié réelle

Illusion qui ne le comblera pas

 

Songes enjôleurs dont les nuits sont peuplées

Mais qui au réveil s’évanouissent

Idéal recherché, hors de portée

Désirs inassouvis, éternel supplice

 

Elle restera son rêve inaccessible

Visions obsédantes qu’il doit chasser

Aller de l’avant et continuer

Pour retrouver un bonheur possible